Une cordée avec une grande différence de poids ?

Pour de nombreuses cordées, une grande différence de poids entre le grimpeur et l’assureur représente un véritable défi et peut même devenir problématique.

En cas de chute, un assureur plus léger sera arraché du sol par à-coups et violemment projeté contre la paroi. Et comme il sera soulevé vers le haut, la chute du grimpeur s’en trouvera considérablement rallongée. Et pour peu que le grimpeur se trouve près du sol, les deux risquent de se cogner violemment l’un contre l’autre.

Dans le pire des cas, il y a un risque de chute au sol. L’utilisation d’un sac lesté pour réduire l’écart de poids n’est une solution que toute relative – qui peut bien avoir envie de se coltiner un poids supplémentaire en falaise ? D’autant plus que cette solution réduit fortement la liberté de mouvements de l’assureur et nécessite toujours une mobilisation totale de sa force de freinage.

L’OHM : la solution en cas de différence de poids dans une cordée

L’OHM a été conçu sur la base d’études scientifiques menées à l’Institut de technique de transport et de logistique (IFT) de Stuttgart. L’OHM est un système de blocage fixé en amont sur le premier piton de la chaîne d’assurage. En cas de chute, la corde passe dans le système de freinage de l’appareil, ce qui ralentit la chute en douceur. L’appareil ne stoppe pas la corde de manière abrupte, il freine sa vitesse de défilement afin de permettre à l’assureur d’amortir la chute de manière dynamique. L’OHM augmente donc le frottement au sein de la chaîne d’assurage, quel que soit le système d’assurage utilisé. L’assureur n’a donc plus besoin de mobiliser autant de force pour freiner la corde et ne se retrouve plus soulevé du sol ou projeté contre la paroi.

De par sa conception, l’OHM ne nuit aucunement au maniement de la corde pour le premier de cordée. Le frottement n’augmente pas pour lui et l’assureur n’a aucun mal à lui donner du mou. C’est seulement en cas de chute que le système de freinage de l’appareil s’active. En outre, grâce à l’augmentation du frottement, il est bien plus facile de contrôler la descente d’un grimpeur plus lourd. Ce qui évite les accidents pendant la descente.

L’OHM se révèle donc aussi utile à l’assureur qu’au grimpeur.

L’assureur ne risque plus de se voir projeter contre la paroi de manière incontrôlée. Le grimpeur peut progresser en toute quiétude à la limite de la chute, sans avoir à craindre que l’assureur ne réussisse pas à le retenir ou que l’atterrissage soit très rude.

Le Club alpin allemand (DAV) recommande que le grimpeur pèse au maximum 10 kg de plus que l’assureur (par ex. avec un assureur de 60 kg, le grimpeur doit peser 70 kg maximum). Si le poids du grimpeur est supérieur de plus de 10 kg à celui de l’assureur, des mesures d’augmentation du poids ou de la friction sont recommandées.

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